# Verger conservatoire et mémoriel
[La léZarde, le Comité vivant de la vallée imprenable](https://la-lezarde.be) a entrepris de planter un **verger conservatoire et mémoriel** sur une parcelle agricole de la Ferme du Birel menacée par la bétonisation, avec des espèces anciennes et rares de fruitiers hautes tiges, et d'en faire l'inauguration associée lors d'une cérémonie de mémoire.
## Un verger conservatoire...
Le verger du Birel est né en janvier 2025, lorsque nous avons planté les 50 premiers arbres (pommiers, poiriers, pruniers et cerisiers) dans le champ face à la ferme. Ce chantier était une première étape; de nombreuses autres suivront dans les mois et années à venir. Nous planterons d’autres anciennes variétés de fruitiers; nous créerons des haies sur le pourtour de la parcelle ainsi que de petites aires de biodiversité. Il faudra aussi tailler et… récolter.
Le verger du Birel, avec d’autres projets de la région de l’Arelerland (Autelbas-Barnich, Frassem et Post), s’inscrit dans le [Réseau wallon des vergers conservatoires](https://www.diversifruits.be/le-reacuteseau-wallon-des-vergers-conservatoires.html) (RWVC) piloté par le Centre wallon de recherches agronomiques (CRA-W – Gembloux), la Fédération des parcs naturels de wallonie et l’asbl Diversifruits.
Intégrer le réseau nous permet de découvrir des projets plus avancés ailleurs en Wallonie (comme, par exemple, à Soumagne) et de bénéficier de l’expérience et du savoir-faire de leurs porteurs. C’est aussi le moyen de contribuer à la diffusion, à partir de Gembloux, de variétés anciennes très diversifiées, par un ancrage pérenne dans notre territoire. Pour que le verger vive et se développe pleinement, sa gestion sera assumée de manière participative avec toute personne de bonne volonté, désireuse de contribuer ainsi à la création et la gestion d’un milieu naturel dense et diversifié, productif et résilient.
## …qui est aussi un verger mémoriel
Planter un arbre, fonder un verger, c’est aussi un engagement pour le futur, la volonté de contribuer au devenir désirable de nos territoires de vie respectueux des humains et de l’ensemble du vivant.
Ce type d’engagement et de volonté qui ont animé, entre 1940 et 1945, les résistantes et résistants dans leur lutte pour défense de la démocratie et, plus proche de nous dans le temps, de nombreux-ses activistes de la justice sociale et environnementale, victimes de leurs combats.
Notre verger n’est pas abstrait des enjeux de notre monde; il s’ancre dans sa réalité sociale et cherche à agir pour plus de commun, avec pour horizon, démocratie et justice sociale et environnementale. C’est de cette ambition qu’est née l’idée de rendre hommage à des femmes et des hommes qui ont payé de leur vie la poursuite de leurs idéaux.
Chaque arbre du verger sera donc dédié à la mémoire d’un-e de ces acteur-ice-s.

# Hommage
*« **Le meilleur moment pour planter un arbre, c’était il y a vingt ans. A défaut, c’est aujourd’hui** ».
C’est un proverbe chinois, déjà cité ici, sur ce lieu, il y a quelques mois lorsque a été planté l’arbre de Raymond, juste en face. Raymond membre éminent de notre comité et qui nous a quittés l’an dernier, il n’est pas absent de ce moment, nous voulions le lui faire savoir.
Je vous parle au nom de la Lézarde, comité vivant de la vallée imprenable, qui tire son nom du petit lézard endémique, qui vit juste là, dans la vallée, le lézard des souches et dont les jours sont comptés si la vallée, tout de même, était prise, mais vous savez comment l’on dit quand on est dans le combat, on ne dit jamais « si » : on dit « non ».
Et précisément, nous sommes ici avec et pour des gens qui ont dit « non ». Dans la résistance au nazisme, dans le combat pour le vivant. Elles et ils sont treize que nous voulons honorer aujourd’hui, des gens qui ont en commun, dans la résistance armée, dans le combat écologique, de s’être levés pour la liberté d’habiter un avenir vivable. Nous pensons juste et justifié de les honorer ensemble aujourd’hui.
Ce seront les premières personnes à peupler ce verger qui donnera bientôt des fruits et dont les fruits seront à tout le monde. A cueillir ensemble pour habiter un avenir vivable. Ce verger conservatoire et mémoriel accueillera dans les années qui viennent plus d’une centaine d’arbres.
Le meilleur moment pour planter un arbre, c’est donc aujourd’hui. Ce qui n’a pas été fait hier, il n’est pas trop tard pour le réaliser maintenant, c’est ça que ça veut dire.
C’est le message de ce verger, c’est le message de celles et ceux qui sont tombés mais dont les noms, gravés sur une plaquette, accrochée aux branches, vont grandir avec les arbres qui les portent.*
*J'appelle...*
## Pierre Alessandri
**1969-2025
France**
*syndicaliste paysan corse Via Campagnola*
> Pierre Alessandri a été abattu le 17 mars 2025 dans sa ferme de Sarrola-Carcopino, en Corse-du-Sud. Figure syndicale locale de premier plan, il représente le syndicat agricole Via Campagnola, affilié à la Confédération paysanne, et s’illustre par ses prises de position contre la fraude aux aides européennes de la politique agricole commune (PAC) et pour la défense du foncier agricole. Son engagement en faveur de la transparence et de la justice sociale dans le monde rural corse lui vaut plusieurs intimidations, dont un incendie criminel qui ravage son exploitation de traitement d’huiles essentielles en 2019, et se clôt par son assassinat sur ses terres en 2025, de deux balles dans le dos.[^1]
[^1]:avec Wikipédia et France Info
*J'appelle...*
## Samir Flores Soberanes
**1982-2019
Mexique**
*activiste du Front populaire de défense de la terre et de l’eau*
> Né dans le village de Amilcingo dans la province montagneuse de Puebla, Samir Flores Soberanes était un défenseur des droits humains et appartenait à une association de protection de l’environnement et du territoire appelée Front populaire de défense de la terre et de l’eau dans les États de Morelos, Puebla et Tlaxcala (centre-est du Mexique). Samir était passionné par la communication communautaire et, avec sa radio Amilkzinko, il a partagé le combat des peuples en résistance. La veille de son assassinat, lors d'une « assemblée d'information » dans une ville voisine, convoquée par un délégué du gouvernement fédéral, Samir Flores a dénoncé publiquement l'imposition du Plan Integral du Morelos auquel le président Lopez Obrador avait pourtant promis de mettre un terme. L’objectif de ce projet est la production d’électricité hydraulique et la construction de gazoduc et d’aqueduc appauvrissant la rivière Cuautla et les populations qui vivent sur ses rives notamment dans la région du Puebla . Le 20 février 2019, il a été abattu dans son village de Amilcingo. Aucune enquête sérieuse n’ayant été diligentée, ses meurtriers courent toujours et un comité de soutien rappelle annuellement sa mémoire.[^2]
[^2]:avec Amnesty International et Solidaires
*J'appelle...*
## Violeta Mercado de Leon
**1970-2016
Philippines**
*paysanne sans terre membre de l’organisation Almana3100*
> Agricultrice dans le village de Nueva Ecija, Violeta Mercado de Leon, âgée de 55 ans, a été victime, avec trois autres personnes, d’une attaque armée visant des paysans membres de l’association d’Alyansa ng mga Mamamayang Nagkakaisa sa 3100 (ALMANA 3100) venus prendre possession des 3100 hectares de terres qui leur étaient promis depuis 1991. Ces terres bien qu’attribuées et transférées officiellement depuis plus de trente années à plus d’un millier de paysans sans terre ainsi qu’à des victimes de l’éruption du volcan Pinatubo n’ont en effet jamais quitté les mains de l’armée et de quelques propriétaires privés qui n’entendent pas s’en défaire. C’est lors d’une opération d’une « reprise de terres » que les événements se sont produits, une escouade de la police fédérale ouvrant délibérément le feu sur les militants en train de construire des cabanes. Le corps de Violeta de Leon a été retrouvé, avec ceux de deux autres personnes, quelques heures plus tard, à l’écart du site attaqué et l’état du corps a révélé des blessures de diverses origines. Aucune enquête n’a été menée sur sa mort et celles des 3 autres personnes, Eligio Barbado, Gaudencio Bagalay, et Emerenciana Mercado Dela Rosa.[^3]
[^3]:avec [karapatan.org](https://www.karapatan.org/urgent_appeal/four-farmers-in-fort-magsaysay-massacred-two-injured/)
*J'appelle...*
## Estela Casanto Mauricio
**1964-2021
Pérou**
*leader autochtone de l’ethnie Asháninka en Amazonie péruvienne*
> Estela Casanto Mauricio était une leader autochtone et une guérisseuse bien connue de l’ethnie Asháninka décédée dans des circonstances troublantes qui rappellent d’autres exactions et meurtres touchant cette communauté amazonienne. Son corps a été retrouvé à plusieurs centaines de mètres de chez elle dissimulé dans une grotte et portant des marques de coups. Les indigènes Asháninka de l’Amazonie péruvienne luttent depuis longtemps contre le trafic de drogue ainsi que contre l’exploitation des ressources telles que l’exploitation minière, l’exploitation forestière et l’accaparement des terres sur leur territoire à Shankivironi, dans la vallée de la rivière Perené. Cette vallée, située dans les jungles denses de l’Amazonie péruvienne, est l’endroit où les indigènes Asháninka ont longtemps lutté pour protéger leurs terres de l’extraction des ressources ou de l’accaparement pur et simple. Ainsi Estela était-elle en conflit avec ses voisins pour l’utilisation des terres communales. De nombreux défenseurs des Asháninka reçoivent des menaces de mort et l’État péruvien n’a pas répondu aux appels à l’aide. Une série de meurtres de militants autochtones a eu lieu pendant les confinements liés au COVID-19, alors que des criminels et des entreprises profitaient de l’état d’urgence dans le pays, notamment à proximité de projets miniers tels que Pan American Silver, Southern Copper et Las Bambas.[^4]
[^4]:avec [Convoca.pe](https://convoca.pe/agenda-propia/estela-casanto-una-historia-de-impunidad-sobre-la-muerte-de-lideresa-indigena-en-la), [TheEcologist.org](https://theecologist.org/2021/jun/28/dying-environmental-democracy) et [Defensorasdelterritorio.com](https://defensorasdelterritorio.com/estela-casanto-una-historia-de-impunidad-sobre-la-muerte-de-lideresa-indigena-en-la-selva-central/)
*J'appelle...*
## Christian Jouault
**1955-2025
France**
*agriculteur-activiste décédé des suites de cancers liés aux pesticides*
> Atteint de deux cancers liés aux pesticides, Christian Jouault est décédé jeudi 10 avril 2025, à 70 ans. Cet ancien agriculteur était un pilier du [Collectif de soutien aux victimes des pesticides de l'Ouest ](https://victimepesticide-ouest.ecosolidaire.fr/). Ces produits mortifères, Christian les a côtoyés dès son enfance, dans la ferme où il a grandi. Il accompagne son père aux champs et sert de « jalon », c’est-à-dire de repère pour les conducteurs de tracteur, leur permettant d’avancer en ligne droite quand ils traitent les cultures. Christian, comme tous les enfants qui ont rempli ce rôle, ne porte aucune protection. Jeune adulte, il devient « aide familial » de ses parents et poursuit l’usage de ces produits. Ceux-ci donnent à son père l’opportunité de devenir un « agriculteur performant », comme tant d’autres, qui ignorent tout évidemment des dangers mortels auxquels ils s’exposent.[^5]
[^5]:avec basta.media
*J'appelle...*
## Joseph Kasole Janvier
**1990- 2020
Congo**
*garde forestier du Parc national Virunga*
> Josepk Kasole Janvier fait partie des 12 gardes du Parc des Virunga victimes d’une très violente attaque à leur retour d’inspection le 24 avril 2020. Tombé dans une embuscade, le groupe de gardes a subi des échanges de feu longs de près d’une demi-heure et seule une personne a survécu. Le chauffeur du véhicule des gardes et quatre touristes présents sur les lieux ont aussi été victimes de cette attaque qui fait partie des très nombreux incidents qui émaillent la vue de ce Parc et qui ont coûté la vie à plusieurs dizaines de gardiens à ce jour. Les gardes de l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature sont des agents de l’Etat chargés de l’application de la Loi sur la Conservation de la Nature, n’ont pas un statut militaire et leur action ne relève pas du droit des conflits armés. Le Parc des Virunga est cité au Patrimoine Mondial de l’UNESCO et est situé à l’est de la République Démocratique du Congo, aux frontières de l’Ouganda et du Rwanda. Il est notamment reconnu pour son action en faveur des gorilles.[^6]:
[^6]:avec Virunga National Park et Last Chance for Animals
*J'appelle...*
## Berta Cáceres
**1971-2016
Honduras**
*militante écologiste lenca opposée à la construction d'un barrage sur le fleuve Gualcarque*
> Appartenant à la communauté indigène lenca du Honduras, Berta Cáceres s’engage très jeune dans la guérilla salvadorienne. En 1993, de retour dans son pays, elle cofonde le COPINH, Conseil citoyen des organisations des peuples amérindiens du Honduras.
> À partir de 2006 Berta Cáceres prend la tête de l’opposition au projet Agua Zarca de construction de quatre barrages hydroélectriques par l’entreprise Desarrollos Energeticos SA (DESA) – à la tête d’un consortium multinational – sur le rio Gualcarque. En 2009 un coup d’État militaire installe un régime profondément autoritaire qui fait adoptér la loi générale des eaux, qui autorise l’octroi de concessions sur un tiers des ressources en eau du pays. Lorsqu'en 2013, pendant une année, les militant·e·s réussissent à bloquer la construction du site, la répression policière contre les écologistes et le COPINH s’intensifie.
> En 2015, Berta Cáceres reçoit le prix Goldman pour l’environnement récompensant son travail, son courage et son indépendance, mais dans la nuit du 2 au 3 mars 2016, alors qu'elle rentre à son domicile, à La Esperanza, elle est assassinée par des inconnus qui lui tirent dessus. Sa famille précise que *« la Commission interaméricaine des droits de l'homme avait ordonné des mesures pour assurer la sécurité de la militante mais qu'elle n'avait, de fait, reçu aucune protection de l’État sous pression de ceux qui défendent le secteur minier et les entreprises hydroélectriques»*.[^7]
[^7]:avec le Monde diplomatique - *[Qui a tué Berta Cáceres?](https://www.monde-diplomatique.fr/2016/10/RAIMBEAU/56454)*
*J'appelle...*
## Joseph Alzinger dit Josse Alzin
**1899-1978
Aubange**
*chef-adjoint du réseau Psichari*
> Joseph Alzinger, curé à Bébange, mais aussi auteur prolifique de romans d'inspiration catholique sous le pseudonyme de Josse Alzin, a été pendant les premières années de l'occupation allemande un des rédacteurs du journal clandestin "La Fusée", diffusé dans la région d'Arlon-Athus par le réseau Psichari.
> Ce réseau de résistants s'occupait également de plusieurs refuges, appelés "centrales", pour y loger des illégaux, des déserteurs et évadés de camps de prisonniers.
> A l'initiative de la "centrale du Château d'If", ce château modeste de Clémarais à Aubange qui a abrité jusqu'en mai 1944 une 30aine de réfugiés et réfractaires, Joseph Alzinger a annoté la vie clandestine qui s'y déroulait, avec nécessité de *nourrir ce petit monde... mais aussi leur permettre de temps à autre des "opérations audacieuses"...*
> Arrêté sur dénonciation le 4 juillet 1944 à son presbytère qui hébergeait des opérateurs radio pour leurs émissions vers Londres, il est déporté au camp de concentration de Neuengamme, dont il reviendra malade et très affaibli en 1945.[^8]
[^8]: d'après Louis GOFFIN, La Résistance en Belgique et dans la région frontalière du Sud-Luxembourg 1940-1944, Cercle d’histoire Messancy-Aubange, 2023
*J'appelle...*
## Léon Bernard
**1923-1998
Athus**
*commandant régional des Partisans armés*
> A 17 ans en 1940, Léon Bernard, fils d'une famille d'Athus résolument communiste, qui s'est vu refuser son incorporation avant la capitulation de l'armée, revient chez lui à pied par le nord de la France et rejoint la résistance en vendant d'abord des journaux clandestins, puis au fil des mois décide de passer à l'action armée au sein des Partisans Armés, regroupant surtout dans les milieux ouvriers, à l'usine sidérurgique ou aux ateliers ferroviaires de Stockem, d'abord en faisant passer la frontière à des déserteurs et réfractaires au STO pour les amener vers des maquis ardennais, puis en attaquant des militaires isolés pour s'emparer d'armes, jusqu'à commander un sabotage spectaculaire des voies ferrées à la gare d'Athus.
En 1944, nommé commandant de la 14è Cie des PA, lui et ses camarades harcelent les forces allemandes jusqu'aux combats de la Résistance à Athus en septembre.
Avec *"Un récit contre l'oubli"* publié avant sa mort en 1998, il a laissé témoignage inachevé de ces années de lutte.[^9]
[^9]: idem, Louis GOFFIN
*J'appelle...*
## Joseph Decker
**1906-1991
Barnich**
*lieutenant de l’Armée secrète*
> Né à Autelbas, Joseph Decker, instituteur à Barnich, mais aussi lieutenant de réserve, s'est fait connaître sous le pseudonyme de Bill comme chef du groupe Decker de l'Armée Secrète, qui s'est constitué à partir de 1943 en dehors du cadre formellement militaire pour des actions de sabotage mais manquant cruellement d'armes pour des attaques de plus grande envergure.
C'est lors de la Libération d'Athus en septembre 1944, avec des mouvements de foule enthousiastes mais débridés tournant à la haine et à la vengeance immédiate, envers des femmmes que le lieutenat Joseph Decker prend l'autorité de la place en rétablissant l'ordre non sans mal, mais évitant des débordements plus graves.
Par la suite il s'occupera avec son groupe de tâches auxiliaires de garde de prisonniers ou présumés collaborateurs, ou de surveillance de frontières, en coordination avec les autorités militaires américaines.[^10]
[^10]: idem, Louis GOFFIN
*J'appelle...*
## Pierre Luttgens
**1903-1944
Messancy**
*chef provincial des Insoumis abattu à l’usine d’Athus*
> A partir de 1943 ce mouvement de résistants des Insoumis, devenu armé, s'est bien implanté dans le sud industriel de la province (Athus, Aubange, Halanzy, Musson) en recrutant dans la proximité de l'usine surtout des ouvriers. Avec l'avancée annoncée des troupes alliées, les escarmouches des maquisards sont plus vivement réprimées par les troupes allemandes.
> En septembre 1944, après que des blindés allemands aient commencé à pilloner la ville en guise de représailles, des résistants Insoumis retranchés dans les casemates, véritable dédale quasi-fortifié dans l'usine d'Athus, subissent l'assaut de 200 soldats allemands armés d'une mitrailleuse et les repoussent à plusieurs reprises. Pendant cet affrontement violent, leur chef Insoumis Pierre Luttgens y perd la vie. Les survivants à cours de munitions, battent en retraite et se réfugient à la mine de Musson jusqu'à l'arrivée des alliés.[^11]
[^11]: idem, Louis GOFFIN
*J'appelle...*
## Blanche Reyter
**1921-1943
Aubange**
*membre de l’Armée de la Libération décédée en prison*
> En 1943, Blanche Reyter, termine sa dernière année d'ingénieur civil à l'université de Liège. La Gestapo, qui recherche son frère Roger pour ses activités dans la résistance, vient au domicile de ses parents où elle n'est pas présente. Et menace d'arrêter et exécuter leur frère cadet, René, si elle ne se livre pas.
> Avertie elle va d'elle-même se rendre à la sinistre police. Elle y décèdera par après, sans qu'aucun document n'évoque la cause de son décès. Il est dit dans sa famille qu'elle aurait pu être en possession d'une capsule de cyanure, et se serait ainsi donné la mort pour ne pas trahir.[^12]
[^12]: idem, Louis GOFFIN

*J'appelle...*
## Adrien Wittamer
**1915-2002
Lischert**
*chef régional sud-Luxembourg du Mouvement national belge*
> Sous l'impulsion en février 1943 d'un groupe de jeunes universitaires, dont Adrien Wittamer, jeune avocat d'Arlon, le réseau de résistance du Mouvement national belge se restructure en province du Luxembourg et recrute ses membres surtout dans la bourgeoisie autour d'une activité de renseignement militaire, quelques fois de sabotage mais surtout de soutien aux illégaux et réfractaires.
> Dans sa confrontation avec l'occupant, la résistance locale du MNB, respectant les directives nationales de ne procéder à aucune élimination pour éviter les représailles envers la population, a fait preuve d'actes décisifs de désobéisance civile:
> Alors que les statistiques communales font état de 1300 personnes à Athus convoquées pour le STO, 700 d'entre elles auraient disparu "dans la nature", prévenues par le MNB avant de recevoir leur convocation.[^13]
[^13]: idem, Louis GOFFIN